Accompagner son ado en période d’examens : comprendre, apaiser, encourager
- laurarodrigueslrs
- 12 mai
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 14 mai
Souvenez-vous… Le brevet, le bac, le permis de conduire.
Comment vous sentiez-vous à ce moment-là ? Le cœur serré, la gorge nouée. Cette peur d’échouer, ce stress qui colle à la peau. Et par-dessus tout, cette pression… Celle que l’on se met tout·e seul·e, et celle que les autres ajoutent sans le vouloir (vraiment ?).
Avec le recul, vous vous dites peut-être que vous avez exagéré. Que ce n’était "pas si grave". Mais à l’époque, c’était tout sauf anodin.
Pour les adolescent·e·s d’aujourd’hui — et d’autant plus pour les jeunes hypersensibles, introverti·e·s ou timides — les périodes d’examens génèrent de véritables tempêtes émotionnelles. Et c’est normal.
POURQUOI CETTE PÉRIODE D'EXAMEN EST PARTICULIÈREMENT DIFFICILE POUR LES ADOLESCENT·E·S ?
Leur cerveau est en pleine métamorphose. Et cette transformation n’a rien de symbolique : elle est neurologique, hormonale… et profondément émotionnelle.
Entre 10 et 15 ans, ce sont principalement les zones du cerveau liées à la perception sensorielle (ce que l’on voit, ce que l’on sent, ce que l’on ressent) et le cerveau limbique, centre des émotions et de la mémoire, qui dominent.
Ce cerveau émotionnel est pleinement actif… mais il n’est pas encore régulé.
Résultat : les émotions sont intenses, les réactions parfois démesurées, les ressentis à fleur de peau.
La zone du cortex préfrontal, elle — celle qui permet de prendre du recul, de planifier, de relativiser, de raisonner — ne se développe que plus tard, entre 15 et 25 ans. C’est cette partie qui aide à “gérer” les émotions. Tant qu’elle n’est pas pleinement mature, l’ado vit d’abord avec ses ressentis.
Voilà pourquoi ils peuvent paraître “irrationnels” ou “immatures”. Mais ce n’est pas de l’immaturité, c’est de l’immaturation cérébrale. Et cela mérite d’être accueilli avec compréhension.
POURQUOI LES ÉMOTIONS SONT-ELLES AMPLIFIÉES CHEZ LES JEUNES HIT ?
Chez les adolescent·e·s HIT, cette instabilité émotionnelle naturelle est encore plus marquée.
L’hypersensibilité rend tout plus intense : les critiques, les attentes, les regards, les silences… Une simple épreuve peut devenir un véritable tsunami intérieur.
La timidité peut transformer chaque prise de parole en challenge. Le stress monte, le corps se fige, les mots se bloquent.
L’introversion, elle, fait préférer les environnements calmes, les échanges profonds et posés. L’agitation ambiante des examens, les classes survoltées ou les horaires chargés peuvent alors être épuisants.
Et pourtant… Ces jeunes portent en eux une grande richesse intérieure : une réflexion fine, une conscience de l’autre, une écoute sensible, une intelligence émotionnelle vive. Mais dans un contexte stressant, ces qualités ont parfois du mal à émerger. Le mental est parasité et le corps sous tension.
1. PRENDRE LE TEMPS DE LES ÉCOUTER - VRAIMENT
Ce qui n’aide pas : minimiser, rationaliser, comparer
“Tu stresses pour rien.”
“Quand j’avais ton âge, je n’avais pas le temps de me poser toutes ces questions.”
“Ce n’est qu’un examen.”
Ces phrases, bien que souvent prononcées avec de bonnes intentions, invalident l’émotion. Elles créent un fossé, là où votre adolescent·e a besoin d’un pont. Ce qu’il ou elle attend ? Être compris·e, soutenu·e, et non corrigé·e.
Avant toute chose, écoutez-les avec votre cœur, pas avec vos solutions.
Posez des questions simples, sans jugement :
“Qu’est-ce que tu ressens ?”
"Où ça se passe dans ton corps ?”
“Qu’est-ce qui t’inquiète le plus ?”
Autorisez l’émotion à exister. Même si elle vous semble “exagérée”, elle est bien réelle pour votre ado.
2. LES ACCOMPAGNER DANS LEUR QUOTIDIEN : CRÉER UN ENVIRONNEMENT APAISANT
Le sommeil
Les ados ont besoin de plus de sommeil, mais en manquent souvent : les écrans, le stress, les horaires décalés perturbent leur rythme.
Aidez-les à retrouver des rituels simples :
Instaurez un “sas de déconnexion” sans écran 30 minutes avant le coucher.
Proposez-lui une routine douce (musique calme, respiration, lumière tamisée).
Rappelez-lui que se reposer fait partie des révisions.
Les révisions structurées… mais souples
Encouragez la méthode Pomodoro : 50 minutes de travail / 10 minutes de pause pour éviter la surcharge mentale. Pendant la pause : pas d’écran. Optez plutôt pour une boisson, quelques étirements, une marche, une danse...
Introduire du jeu dans les révisions
Apprendre n’a pas à rimer avec ennui. Proposez-lui des sessions de révision ludiques :
Des quiz en famille, façon jeu télé
Des flashcards avec des dessins
Des challenges à points pour transformer l’effort en jeu
Des applications comme Quizlet ou Kahoot! pour créer des tests interactifs
Ces formats détendent, motivent, et réactivent la mémoire différemment.
L’activité physique régulière
Le mouvement est un puissant régulateur émotionnel :
Il libère des endorphines (calmantes), de la dopamine (motivante) et de la sérotonine (équilibrante).
Il renforce aussi l’estime de soi, et favorise un meilleur sommeil.
Pas besoin d’un sport intense. Choisissez celui que votre ado aime : une marche, 10 minutes de danse dans le salon, une séance de basket sur le terrain communal… tout est bon tant que le corps respire et que le cerveau déconnecte.
Les liens sociaux à préserver
Les amis sont une source d’équilibre. Même en période d’examens, il est essentiel de valoriser les temps de lien social : appels, balades, petits moments de détente partagée
Se couper des autres pour “réussir” est souvent contre-productif, surtout pour les jeunes HIT qui ont besoin de sécurité affective.
3. PROPOSER DES OUTILS CONCRETS À UTILISER EN AUTONOMIE
La cohérence cardiaque
C’est une technique simple de respiration qui agit directement sur le système nerveux autonome. En respirant de façon rythmée (5 secondes d’inspiration, 5 secondes d’expiration pendant 5 minutes), on réduit le stress, régule les émotions, améliore la concentration.
À tester : l’application Respirelax+, gratuite et facile d’utilisation. L’ado peut suivre une bulle qui monte et descend en rythme. Ludique, discret, efficace.
La visualisation positive
C’est une technique de préparation mentale très utilisée chez les sportifs… et redoutablement efficace pour les examens. Voici comment guider votre ado :
Invitez-le·la à s’asseoir confortablement, les yeux fermés, corps détendu.
Proposez-lui de revivre mentalement un souvenir de réussite : un moment où il·elle s’est senti·e fier·e, confiant·e, capable.
Qu’il·elle se reconnecte à tous ses sens : Que voyait-il·elle ? Que ressentait-il ·elle? Qu’entendait-il·elle ?
Puis, qu’il·elle projette cette sensation dans une situation à venir : l’examen, l’oral, l'écrit...
Plus cet exercice est pratiqué, plus il ancre en lui des repères positifs et rassurants.
EN TANT QUE PARENT, VOUS POUVEZ ÊTRE UN POINT D'ANCRAGE
Comprendre le fonctionnement émotionnel et cérébral d’un·e ado, c’est déjà lui offrir un espace de sécurité. Ajoutez à cela de l’écoute, de la douceur, de la patience… et vous verrez à quel point votre soutien peut faire la différence.
Et si vous sentez que cela ne suffit pas, que votre ado s’enfonce dans l’anxiété ou le découragement, n’hésitez pas à vous faire accompagner.
Je propose un accompagnement personnalisé pour les adolescent·e·s et jeunes adultes hypersensibles, introvertis ou timides. Un des piliers du programme Hit & Glow : apprivoiser ses émotions et sa sensibilité. Parfait pour cette période intense !

Comments